EVENT || La présentation à la princesse

C'est en date du 17 mars 1819 que s'ouvre la saison mondaine attendue dans tout l'Empire Britannique. Le rendez-vous prisé pour toutes les jeunes femmes qui espèrent faire un bon mariage a cette année, une saveur un peu particulière. Nombreuses sont les mères qui se sont interrogées, quant à savoir si la présentation officielle de leurs filles à la cour aurait lieu. En effet, nul n'est sans savoir que la bien-aimée reine Charlotte est décédée en novembre dernier. Il était dès lors légitime de s'interroger sur la continuité de l'évènement.

Après une longue concertation de la royauté, il est apparu aux yeux du Prince de Galles, que l'évènement devait être maintenu. Mais alors à qui faire sa présentation ? Eh bien à nulle autre que la Princesse Augusta-Sophie de Hanovre, seconde fille du couple royal et en son temps, dame de compagnie de la reine Charlotte. Elle seule est la plus à même de juger les nouvelles débutantes selon les critères très pointilleux de feu Sa Majesté !

Il est donc temps ! Pressées devant les portes closes de la salle de réception, les jeunes filles en âge de se marier sont accompagnées de leurs sœurs plus âgées, de leurs mères ou de leur chaperon - des femmes mariées ou âgées - pour être présentées à la princesse Augusta-Sophie. Quelques pas, une révérence et il faudra attendre le jugement de la princesse sur la présentation des jeunes filles. Leur réputation est en jeu, car une seule critique de son Altesse fera mauvaise publicité - mais publicité malgré tout. Sans oublier que, tapie dans l'ombre, la célèbre chroniqueuse du Whistledown n'attend que cela.

Comment ça marche ?  :
- Les posts ne doivent pas dépasser les 500 mots
- toutes les débutantes  doivent poster dans le sujet et se présenter à la princesse avant de rejoindre le bal des débutantes
- Les veuves et anciennes débutantes ne doivent pas repasser dans ce sujet.
- vous ne postez qu'une seule fois et vous devez lancer le dé.
- si jamais vous ne postez par dans ce sujet avant de rejoindre le bal, vous serez automatiquement en mauvaise presse dans le prochain article de Whistledown.
- Le diamant de la saison sera annoncé dans l'article de Whistledown une fois l'évent de présentation achevé.

Système de point :
Pour connaitre l'avis de la reine sur votre prestation :
De 1 à 30 : entre critique et indifférence
De 31 à 50 : un sourcil scrutateur mais peu de réaction
De 51 à 70 : un petit sourire mais pas plus que cela
De 71 à 100 : un compliment de la princesse, vous brillez aujourd'hui

Classement

1. @Eurydice Dévereux (96)
   
2. @Adélina Bridgerton (89)
   
3. @Amara Campbell (83)
   
4. @Cecelia Templeton (64)
   
5. @Wendy Manners (63)
   
6. @Hannah Brown (62)
   
7. @Nyx Healey (41)
   
8. @Luisa Hammond (31)
   
9. @Judith Leveson-Gower (12)
   

Le visage déformé par une grimace, Hannah fusille sa mère du regard pendant que cette dernière observe sa fille se faire préparer bon gré, mal gré pour ce que la rouquine qualifie de défilé de dindes. Pour être plus exact, il s’agit plutôt de la présentation à la princesse, événement auquel toute bonne débutante digne de ce nom doit se rendre pour être jugée selon des critères bien définis. Des critères sans doute complètement stupides et superficiels du point de vue de Hannah, d’autant plus que l’avis qui sera fait sur les demoiselles impactera leur réputation d’une façon positive et ou négative. De quoi donner des cheveux blanc à certaines méres si leur fille ne brille pas de mille feux durant cette mascarade. Toujours est-il que Miss Brown avait été contrainte, après intervention de son père, de devoir également se rendre là-bas de sorte que sa mère avait sorti ses plus belles robes, ses plus beaux bijoux et autres accessoires pour rendre sa fille la plus exquise d'entre toutes. Vraiment du grand n’importe quoi.

— Cessez donc de bouder mon enfant, vous êtes bien plus charmante quand vous souriez, rétorque sa mère qui l’inspecte de pied en cap.

La jeune femme jette un regard acide à sa génétrice, avant de tourne la tête vers la fenêtre pour admirer le paysage qui est bien plus plaisant pour l’heure que le faciés maternelle. Le seul point positif dans cette histoire, c’est que l’américaine pourra très certainement revoir sa très chère amie Luisa durant cette présentation et passer du temps en sa compagnie durant le bal qui s’en suivra. Préparatif terminé, il est alors plus que temps pour les Brown de se mettre en route et de rejoindre la cohorte de famille emmenant leur progéniture féminine vers ce qui ressemble à un genre d'abattoir social. Après un bonne chance et un baiser de son père sur la tempe, ainsi qu’un regard emplie de jalousie venant de sa cousine qui ne fera sa présentation que l’année suivante, mère et fille rejoignent la petite salle ou patiente les autres débutantes. Hannah tente bien d’apercevoir Luisa dans la foule de jeunes femmes élégamment habillées, mais la belle mexicaine est soit noyée dans la masse, soit elle n’est pas encore arrivée.

— Quoi qu’il arrive Hannah, c’est toi le plus beau des diamants, lui chuchote sa mère avec tendresse.

La rousse lui jette un coup d'œil circonspect, avant de soupirer doucement et de lui offrir un sourire doux. Très bien, maintenant qu’elle se trouve dans ce bourbier autant qu’elle fasse de son mieux, non ? Il est d’autant plus grand temps d’entrer dans la fosse au Lion. Accompagnée de sa mère, Hannah pénètre dans la grande salle, la jeune femme ayant plus l’impression de partir à la guerre qu’autre chose, avec élégance, un sourire doux et une démarche légére. C’est tellement ridicule qu’elle a presque envie de partir en fou rire, qui est heureusement coupé par sa révérence. Les dés sont jetés.

Point de famille. Alors que la jeune femme voyait ses amies entourées de leurs mères, de leurs sœurs, de leurs amies... Qu'avait-donc Luisa en ce monde pour l'aider à surmonter l'épreuve à venir ? Son estomac noué et retourné en des sens désagréables, elle ne voulait pas décevoir la vicomtesse, mais en même temps... Elle ne voulait pas briller non plus. L'anonymat, la discrétion, ce monde à part où elle fait tapisserie lui convient tant. Elle préfère l'ombre à la lumière, être et ne pas paraître. Et vêtue comme d'autres jeunes demoiselles bien plus jeunes qu'elle, la Mexicaine est au bord de l'évanouissement ou des larmes. Son esprit renâcle, comme un animal qui sait qu'il va à l'abattoir. Ô Mexique, ô patrie, où est donc ton soleil qui réchauffait le cœur, l'âme et l'esprit ! Des mots à son oreille, qui ne semblent pas avoir de sens, mais le timbre de la voix de la vicomtesse à son oreille est chaud, réconfortant et passionnant. Ne pas décevoir. Dans la cohue de jeune femme, Luisa tente de s'accrocher à l'illusion d'y retrouver sa soeur d'exil : Miss Hannah Brown. Peine perdue...

Les portes s'ouvrent devant elle, comme celle de l'enfer qui l'attend très certainement le jour de son trépas. " Miss Luisa Hammond, présentée par la très honorable Vicomtesse St. John et Bolingbroke." Sourit Luisa, tient toi droite et respire tant que tu peux... Elle s'avance, sans doute un peu trop raide, les lèvres un peu trop tremblantes. Elle s'incline face à la princesse et attend. Elle voit à peine le sourcil qui se lève, observe, et puis prend son congé dès qu'il est normal de le faire. C'est fait. Ce n'est pas brillant, ce n'est pas a noté dans les annales et ça lui va parfaitement. Elle sort, respire enfin... la torture n'a peut-être pas encore prit fin, mais le pire est derrière elle.

Tout le monde était parfaitement hystérique dans cette maison. En tout cas d'un point de vue purement féminin. Cris dignes des champs de bataille, impatience et bruits de pas presser. Pourtant, calme, Eurydice elle, s'apprêtait dans sa chambre avec sa domestique. Soupir sur soupir, tandis qu'elle entendait sa mère et sa sœur hurler plus que de parler. L'aînée maudissait sa précédente maladie et celle de son père. Dieu qu'elle aurait préféré faire cette saison en différé de sa sœur!

L'attente. Elle paraît interminable, d'autant plus que Perséphone ne cesse de se plaindre et de gémir. Eurydice est là, seule avec elle et sa mère. Son père est parmi les messieurs qui attendent le verdict ; le jugement dernier. De cet instant dépend tant de choses. Et l'inconnu est grand. Avec la reine Charlotte, la plupart des jeunes filles savaient à quoi s'en tenir.  Mais paix à son âme, elle n'est plus. Personne ne sait comment se comportera la princesse. La jeune femme bout intérieurement, pour autant, elle n'en laisse rien paraître. Point de réel mot d'encouragement de sa génitrice envers elle, sans doute juge-t-elle qu'elle n'en a pas besoin.

" Miss Eurydice Dévereux, présenté par sa mère, la très honorable vicomtesse Hereford." Les portes s'ouvrent, son cœur manque un battement. Un imperceptible mouvement des yeux, elle croise le regard de son père. Cet homme qu'elle aime par-dessus tout, son pilier, son ami et le seul qui, à travers ce sourire fier, lui envoie les encouragements nécessaires.

Droite, fière, le port de tête et la posture impeccable, Eurydice s'avance et exécute sa plus gracieuse révérence face à la princesse Augusta-Sophie. L'attente commence, si elle n'est sans doute qu'un fugace instant pour l'assemblée, pour Eurydice cela paraît des heures. Un bruissement de tissus, quelques pas étouffés par le velours sur le parquet. La demoiselle ose à peine relevé les yeux et pourtant, un doigt glissé sous son menton l'y oblige.

"Absolument parfaite, ma chère." Lance la voix de l'Altesse royale, dans un sourire radieusement royal, un visage avenant et ravi. Eurydice se redresse alors, esquissant un sourire contenu, avant de reculer une fois l'échange intense entre elle et la princesse terminée. Son coeur pulse, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle soit sortie et qu'elle puisse souffler de soulagement. "Absolument parfaite..." Murmure-t-elle pour elle-même encore médusée.

Maman rajuste le ruban de ma robe pour la cinquantième fois au moins depuis que je l'ai revêtu ce matin. Elle me parle le sourire aux lèvres le regard à la fois fier et ému de me présenter à Son Altesse, mais je l'entends à peine.
Je me sens si nerveuse que je pourrais rentrer dans le sol... Mon coeur se jette contre ma cage thoracique à chaque inspiration que je prends, bien que l'air ne paraisse jamais suffisant pour rassasier mes poumons qui quémanden pourtant qu'il l'abreuve...
Autour de moi tout le monde s'agite quant je dois ressembler à une statue immobile. Mes doigts ne cessent de triturer le tissu de ma robe alors que mes yeux verts observent toutes les personnes qui m'entourent à travers le miroir. Certaines débutantes sont impatientes. D'autres pétrifiées. Moi, je suis comme suspendue sur un fil...
J'ai toujours rêvé de faire ma entrée dans le monde. Mais à présent que j'y suis, j'ai autant envie de me lancer que de courir dans le sens inverse... Car contrairement à toutes ces jeunes filles présentes, il n'y a pas que l'appréhension de l'avis que donnera la Princesse envers ma personne qui pèse au dessus de ma tête. Il y a aussi et surtout le regard de William Lightwood auquel je suis liée par le marché que nous avons passé.
Je ne peux pas me louper...

- Adélina ? Tu m'écoutes ?
- Oh... Oui maman.

Pas du tout... Mais elle me sourit tout en serrant ma main, toute à son excitation. Je devine que ça va être à mon tour... Mon palpitant manque un battement tandis que ma mère m'entraine vers la double porte qui m'attend. J'adresse un dernier regard incertain au miroir, la peur irrationnelle en tête que mon temps à East End ne se voit sur mon visage.
C'était le cas au début, mais il n'en est plus rien depuis quelques semaines maintenant. Pour tous ici, ma famille et moi avons repoussé ma saison afin de me préparer au mieux à celle-ci dans notre maison de campagne...

- Miss Adélina Bridgerton, présentée par sa mère, la très honorable Lady Rose Bridgerton.

Les portes s'ouvrent et avec elles, mon sourire que je m'applique à faire le plus sincère possible. La vision de la Princesse m'émerveille autant qu'elle m'intimide. Je n'arrive pas à croire que je suis enfin à la Cour ! Je m'avance avec légèreté, mettant en application tout ce que j'ai appris depuis toujours tout en m'efforçant à regarder droit devant moi. Je ne veux pas voir si Lord Lightwood est là. Je risquerais perdre tous mes moyens... J'aperçois néanmoins papa et Luke dont le soutien est palpable, ce qui regonfle mon assurance.

Je plonge dans ma révérence.

- La campagne vous a réussi ma chère !